Compétition
Internationale

Une sélection de documentaires puissants en avant première, ou présentés au cours des derniers mois dans les festivals internationaux, souvent primés, et pour beaucoup inédits en (...)
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Une sélection de documentaires puissants en avant première, ou présentés au cours des derniers mois dans les festivals internationaux, souvent primés, et pour beaucoup inédits en Belgique.

A Fidai Film

(الفلم عمل فدائي)
PS, DE, QA, BR, FR, 2024 - 78’
En 1982, pendant l’occupation israélienne de Beyrouth, le Centre de (...)

En 1982, pendant l’occupation israélienne de Beyrouth, le Centre de Recherche Palestinien est pillé puis bombardé par Tsahal. C’est tout un pan de la culture palestinienne qui est saisi par l’ennemi. Dans un geste de contre-récit, Kamal Aljafari redonne vie à ces archives filmées des années 20 aux années 80 à travers un travail impressionnant de sonorisation et de montage, entre devoir de mémoire et détournement. Complétées par des archives cinématographiques ou télévisuelles, ces images exposent à la fois les humiliations et spoliations quotidiennes subies par le peuple palestinien ainsi que la réappropriation coloniale de ces mémoires : certaines scènes tout à fait banales de la vie quotidienne sont ainsi associées au terrorisme par les autorités israéliennes. À travers ce dispositif aussi politique que fascinant, Kamal Aljafari nous donne accès à l’histoire de son peuple.

In 1982, during the Israeli occupation of Beirut, the Palestinian Research Centre was looted and then bombed by the Tsahal. A whole section of Palestinian culture was seized by the enemy. In a counter-narrative gesture, Kamal Aljafari gives new life to these archives filmed from the 20s to the 80s through an impressive work of sound and editing, between duty to remember and misappropriation. Complemented by film and television archives, these images expose both the daily humiliations and despoilments suffered by the Palestinian people and the colonial reappropriation of these memories : certain completely banal scenes from everyday life are associated with terrorism by the Israeli authorities. Through this political and fascinating device, Kamal Aljafari gives us access to the history of his people.

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Festivals

  • Prix du Jury : Burning Light Competition - Visions du Réel 2024
  • Focus réalisateur : en lien avec la projection de Port of Memory
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Kouté vwa

BE, FR, GU, 2024 - 76’
Maxime Jean-Baptiste rend un hommage vibrant à son cousin Lucas (...)

Maxime Jean-Baptiste rend un hommage vibrant à son cousin Lucas Diomar, jeune DJ guyanais assassiné lors d’une soirée d’anniversaire il y a plus de dix ans. Le film capture le processus de deuil et de reconstruction de trois proches : son neveu Melrick, sa mère et son vieil ami Yannick, parti de Guyane et qui rentre pour la première fois à l’occasion d’une commémoration. Entre tristesse, colère et résilience, chacun·e d’entre eux expose sa fragilité et ses doutes quant à l’absence pesante de Lucas, tout en se forçant à entamer le chemin du pardon. À travers ces trois portraits d’une grande sensibilité, le réalisateur réfléchit à la persistance de la violence sur ce territoire marqué par l’esclavage transatlantique et la colonisation, à laquelle il oppose la forêt guyanaise : lieu paisible et magique, qui donne lieu à de magnifiques séquences oniriques et sensorielles. Chaque plan de Kouté vwa (Écoute les voix en créole) résonne comme un écho de la voix de Lucas, victime d’une Histoire collective douloureuse et violente.

Maxime Jean-Baptiste pays a moving tribute to his cousin Lucas Diomar, a young Guyanese DJ who was murdered at a birthday party over ten years ago. The film captures the mourning and rebuilding process of three people close to him : his nephew Melrick, his mother and his old friend Yannick, who returns to Guyana for the first time to attend a commemoration. Between sadness, anger and resilience, each of them exposes his or her fragility and doubts about Lucas’ heavy absence, while forcing themselves to begin the road to forgiveness. Through these three highly sensitive portraits, the director reflects on the persistence of violence in a territory marked by transatlantic slavery and colonisation, contrasting it with the Guianese forest : a peaceful, magical place that gives rise to some magnificent dreamlike, sensory sequences. Each shot of Kouté vwa (Listen to the voices in Creole) resonates like an echo of Lucas’s voice, a victim of a painful and violent collective history.

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Festivals

  • 77 Festival du film de Locarno, Suisse (2024) (Mention spéciale des First Features Awards, Prix spécial du jury CINE + Concorso Cineasti del Presente)
  • Film Fest Gent, Belgique (2024)
  • Vancouver International Film Festival, Canada (2024)
  • Viennale, Autriche (2024)

Interview avec le réalisateur

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hold on to her

BE, 2024 - 80'
Dans la nuit du mercredi 16 mai 2018, une patrouille de police (...)

Dans la nuit du mercredi 16 mai 2018, une patrouille de police repère une fourgonnette dans laquelle se trouvent 30 migrant·es kurdes qui tentent de rejoindre la France. La suite on la connaît : une course-poursuite qui s’achève sur la mort tragique de Mawda Shawri, âgée de deux ans, abattue d’une balle dans la tête. Cinq ans plus tard, le réalisateur s’associe au collectif La voix des sans papiers pour une lecture en assemblée de documents liés à cette affaire qui lève le voile sur les violences policières en Belgique et les mensonges de l’institution. En contrepoint à ces hommes et ces femmes liées par une même écoute attentive, le réalisateur filme les lieux du crime et leur insoutenable tranquillité. Avec son approche à la fois empathique, poétique et militante, hold on to her atténue la violence du traumatisme et dessine les contours d’un monde où la domination ne serait plus.

On the night of Wednesday 16 May 2018, a police patrol spotted a van containing 30 Kurdish migrants trying to reach France. The rest we know it... a chase which ends with the tragic death of two-year-old Mawda Shawri, shot in the head. Five years later, in association with the collective La voix des sans papiers for a reading of documents related to this case, which lifts the veil on police violence in Belgium and the lies of the institution. In counterpoint to these men and women bound together by the same attentive listening, the director films the crime scenes and their unbearable tranquillity. With its empathetic, poetic and militant approach, hold on to her attenuates the violence of trauma and draws the contours of a world where domination would no longer be.

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Festivals

  • Berlinale Forum Expanded 2024 (World Premiere)
  • Film Fest Gent (Official Competition)
  • Lemesos International Documentary Festival (Official Selection)
  • St. Moritz Art Film Festival (Official Competition)

Interview avec le réalisateur
Interview avec le réalisateur

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Fuga

BE, FR, NL, PE, 2024 - 91’
En plein cœur de l’Amazonie péruvienne, Saor, un jeune Indien, (...)

En plein cœur de l’Amazonie péruvienne, Saor, un jeune Indien, retourne dans son village natal pour enterrer son amour perdu Valentina. En rencontrant les ami·es et les proches de celle-ci, il se plonge dans son passé jusque là inconnu, décryptant les non-dits et découvrant des secrets enfouis. À travers ce scénario fictif construit sur des témoignages et incarné par des acteur·ices non-professionnel·les, le film explore le contexte des années 80 et 90, période funeste marquée par un conflit entre l’État et deux groupes armés qui fut plus de 69000 mort·es et 15 000 disparu·es. Fuga met en lumière les violences homophobes qui sévissaient au sein de ces groupes et qui marquèrent Valentina jusque dans son corps. Au fil de son enquête, Saor est confronté à des révélations troublantes qui bouleversent sa perception de la réalité et le mènent à comprendre le poids du passé et les secrets de la communauté. Avec empathie et respect, Bénédicte Liénard et Mary Jimenez lèvent le voile sur un épisode peu connu de l’histoire péruvienne.

In the heart of the Peruvian Amazon, Saor, a young Indian, returns to his native village to bury his lost love Valentina. Meeting Valentina’s friends and relatives, he delves into her hitherto unknown past, deciphering what has not been said and uncovering buried secrets. Through this fictional scenario based on eyewitness accounts and portrayed by non-professional actors, the film explores the context of the 80s and 90s, a disastrous period marked by a conflict between the state and two armed groups that left more than 69,000 people dead and 15,000 missing. Fuga highlights the homophobic violence rampant within these groups, which left its mark on Valentina’s body. In the course of his investigation, Saor is confronted with troubling revelations that shake up his perception of reality and lead him to understand the weight of the past and the secrets of the community. With empathy and respect, Bénédicte Liénard and Mary Jimenez lift the veil on a little-known episode in Peruvian history.

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Festivals

  • Edinburgh International Film festival - Première mondiale (UK)
  • Festival de Cine de Lima (Preou)
  • FIFF festival International du Film Francophone de Namur (Belgique)
  • Festival dei Popoli (Italie)
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Les Murs de Bergame

(Le Mura di Bergamo)
IT, 2023 - 119’
La ville de Bergame est touchée de plein fouet par la première (...)

La ville de Bergame est touchée de plein fouet par la première vague de la pandémie du Covid-19 : on y observe une surmortalité frappante, d’autant plus inquiétante que le gouvernement italien est totalement dépassé par la situation. Accompagné de ses anciens élèves du Centro Sperimentale di Cinematografia de Palerme, Stefano Savona parcourt la ville et multiplie les points de vue afin d’offrir une mosaïque des choix cornéliens qui se sont imposés à cette période, particulièrement chez les soignant·es et les personnes vulnérables. Les Murs de Bergame s’impose comme l’un des premiers films marquants à traiter de la crise du coronavirus. En explorant d’abord la violence du traumatisme avant de laisser place au processus de deuil et au partage d’expériences, Stefano Savona livre un documentaire saisissant, teinté d’une atmosphère de film d’horreur, tout en conservant une profonde humanité dans sa relation aux personnages. En attendant que la lumière soit faite sur les responsables de ce fiasco, ces images, venues de la ville martyre d’Italie, constituent à la fois un témoignage essentiel et un hommage poignant aux disparu·es.

The city of Bergame has been hard hit by the first wave of the Covid-19 pandemic, with a striking excess of deaths, all the more worrying because the Italian government is totally overwhelmed by the situation. Accompanied by his former students from the Centro Sperimentale di Cinematografia in Palermo, Stefano Savona travels around the city, taking in a wide range of viewpoints in order to offer a mosaic of the Cornelian choices that had to be made during this period, particularly among carers and vulnerable people. Les murs de Bergame is one of the first major films to deal with the coronavirus crisis. By first exploring the violence of the trauma before giving way to the grieving process and the sharing of experiences, Stefano Savona delivers a gripping documentary, tinged with the atmosphere of a horror film, while retaining a profound humanity in his relationship with the characters. While we wait for the light to be shed on those responsible for this fiasco, these images from Italy’s martyred city are both an essential testimony and a poignant tribute to those who died.

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Festivals

  • Sélection : Berlinale 2023

En lien avec la master classe de Stefano Savona et la projection de Samouni Road

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The Flats

IRL, FR, BE, UK, 2024 - 117'
Dans une tour HLM de Belfast, Joe, un personnage attachant au (...)

Dans une tour HLM de Belfast, Joe, un personnage attachant au caractère bien trempé, est hanté par les souvenirs des conflits qui déchirèrent l’Irlande du Nord des années 60 à 1998, opposant les républicains catholiques aux loyalistes protestants. Il ressasse sans cesse l’assassinat de son oncle en pleine rue alors qu’il n’avait que dix-huit ans. La réalisatrice Alessandra Celesia propose à Joe et son voisinage de remettre en scène leurs souvenirs traumatisants afin d’exorciser cette douleur. Les habitant·es se prennent au jeu, reconstruisant dans le moindre détail les images qui ne les ont jamais quitté·es. À travers ce dispositif entre fiction et réalité, le film nous permet non seulement de rencontrer Joe, mais offre aussi une vision originale du conflit nord-irlandais. The Flats est le passionnant récit d’un groupe faisant communauté afin d’affronter les difficultés de la vie et les souvenirs traumatiques, entre devoir de mémoire et processus thérapeutique.

In a tower block in Belfast, Joe, an endearing character with a strong personality, is haunted by memories of the conflicts that tore Northern Ireland apart from the 1960s to 1998, pitting Catholic republicans against Protestant loyalists. He keeps dwelling on the murder of his uncle in the middle of the street when he was just eighteen. Director Alessandra Celesia invites Joe and his neighbours to re-enact their traumatic memories in order to exorcise their pain. The residents play along, reconstructing in minute detail the images that have never left them. Through this blend of fiction and reality, the film not only allows us to meet Joe, but also offers an original vision of the Northern Irish conflict. The Flats is a fascinating tale of a group coming together to confront life’s difficulties and traumatic memories, between the duty to remember and the therapeutic process.

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Festivals

  • CPH:DOX – DOX:AWARD 2024 (Danemark)
  • IDFA (Pays Bas)
  • Festival Dei Popoli - Prix « Gian Paolo Paoli » (Italie)
  • Festival international du film insulaire de Groix – Coup de cœur du jury (France)
  • Docs Ireland – Prix du documentaire irlandais Pull Focus (Irlande du Nord)

Interview avec la réalisatrice

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Une femme qui part

BE, 2024 - 92’
En 1952, l’alpiniste Marie-Louise Chapelle entreprend un dur (...)

En 1952, l’alpiniste Marie-Louise Chapelle entreprend un dur voyage pour gravir l’Himalaya. Elle finit par en atteindre le sommet vierge, devenant la première Française à réussir cet exploit. Retrouvant ses carnets de note et prises de vue argentiques, la documentariste belge Ellen Vermeulen part sur les traces de l’alpiniste et entame, 70 ans plus tard, le même voyage qu’elle avec une idée en tête : comprendre et imaginer la femme derrière les textes. Tout en retranscrivant la dureté de l’expédition, le film fait dialoguer les vécus à travers un dispositif onirique et envoûtant. Se rencontrent deux femmes de langues et époques différentes, unies par un même voyage et les injonctions à la féminité. Plus qu’un simple devoir de mémoire, Une femme qui part explore les traces d’une sororité inter-générationnelle et encourage les spectateur·ices à dépasser les limites imposées par le système.

In 1952, mountaineer Marie-Louise Chapelle embarked on an arduous journey to climb the Himalayas. She eventually reached the virgin summit, becoming the first French woman to achieve this feat. Finding her notebooks and film footage, Belgian documentary filmmaker Ellen Vermeulen set off in the mountaineer’s footsteps and, 70 years later, embarked on the same journey with one idea in mind : to understand and imagine the woman behind the texts. While conveying the harshness of the expedition, the film creates a dialogue between the two experiences through a dreamlike, spellbinding device. Two women from different languages and eras meet, united by the same journey and the injunctions of femininity. More than a simple duty to remember, Une femme qui part explores the traces of an inter-generational sisterhood and encourages viewers to go beyond the limits imposed by the system.

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Festivals

  • Dutch Mountain Film Festival, Les Pays-Bas (2024)
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