A RIVER RUNS, TURNS, ERASES, REPLACES
Des images d’avant, des images d’après, et quatre lettres. D’abord, les images d’après, prises par une caméra de surveillance à Wuhan. Des rues désertées qui ne retrouveront pas les passants avant le 4 avril 2020 – timidement, car dès que les sirènes retentissent, le monde est comme arrêté. Les autres images sont d’avant. Des plans-séquence d’une beauté discrète, tournés ici, tournés là-bas, la symphonie d’une grande ville sans musique. Les quatre lettres sont adressées à un compagnon, une grand-mère, un père, une sœur, tous disparus. Les mots deviennent lisibles, les images qu’ils évoquent se superposent aux images de l’écran. Tant de temps a passé, mais la rivière continue de couler. Et n’oublie pas. (James Lattimer)