My Darling Supermarket nous entraîne au Veran Supermercado de Sao Paulo. Tali Yankelevich n’est pas la première réalisatrice à planter ses caméras dans les allées d’un supermarché. Les grandes surfaces sont tout à la fois les places du toujours plus et du riens du tout ; l’occasion pour les cinéastes de dénoncer la société de consommation mais aussi paradoxalement des lieux de « grand rendez-vous humain » faisant partie de notre quotidien comme le rappelait joliment Annie Ernaux dans son livre Regarde les lumières mon amour, relatant ses escapades dans un centre commercial de région parisienne. Inspirée par ses prédécesseurs, - on pense à Zombie de George A. Romero à plusieurs reprises – Tali Yankelevich met en scène, avec les employé.e.s du magasin, leurs fantaisies. A l’écoute de leurs témoignages, on prend toute pleine conscience de la valeur de ces échappées.
Car nous aurions tort de s’arrêter à cet aspect ludique et estival du film. Nous sommes bien en 2019, dans le Brésil de Bolsonaro, et nous sommes bien aussi dans le secteur de la vente, aux côtés de caissier.e.s et responsables de rayon et contrôlés en permanence par les caméras de surveillance du magasin. Ces mêmes employé.e.s à qui on a demandé, il n’y a pas si longtemps, et jusque dans nos propres villes, d’être au front dans ces espaces confinés tandis que nous restions protégé.e.s dans nos appartements.
Trailer : ici
Festivals :
IDFA 2019 (Amsterdam)
Visions du Réel 2020 (Nyons)
Revue de presse :
Critique de Amber Wilkinson (Screen Daily)
Pour aller plus loin :