Edito

Je tombe sur une émission de radio consacrée aux femmes militaires engagées dans l’armée française à Londres en 1940, et une phrase attire particulièrement mon attention : « Il y a une grande variété sociologique, de la grande bourgeoise à la gouvernante, ce qui pose problème car elles ont du mal à s’entendre entre elles ». Il est toujours intéressant de voir comment les représentations se jouent : quand il s’agit de l’armée au masculin, on mentionne plutôt le lien qui se tisse au-delà des différences sociales, rarement les divisions. Dans notre imaginaire, les femmes sont-elles condamnées à se crêper le chignon ?

Alors que le titre Ce qu’on demande à une statue, c’est qu’elle ne bouge pas semble, là encore, évoquer l’immobilisme de nos pensées, les cinéastes de cette nouvelle édition du festival En ville ! font précisément l’inverse, défiant les injonctions et bousculant les cadres établis. Récits d’émancipation (Rides du lion et pattes d’oie, We had fun yesterday ou Une femme qui part), attention au vivant (Modèle animal, Tales of the Source) ou travail de mémoire (Silence of Reason, Fuga, A Fidai Film …). Il sera aussi question de résilience (Kouté Vwa, The Flats, When the phone rang, Les murs de Bergame…) et de collectif (Reas, hold on to her, festival national de super 8…).

L’audace et l’esprit de résistance qui imprègnent les films de cette 6ème édition du festival m’ont enthousiasmés, nous avons hâte de les partager avec vous !

Belle année 2025, bon festival... Et un big up tout particulier à mes collègues Hermelinde Grondard, Laïss Barkouk, Maria Hermosillo, Juliette Framorando, Léa Vromman, et aux équipes de sélection.

Pauline David
directrice & programmatrice du festival En ville !

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