Le point de départ de cette intervention est l’idée que la crise écologique que nous traversons aujourd’hui est indissociable d’une crise de la sensibilité et des formes de l’attention. Face à la perspective de plus en plus réelle d’une planète inhabitable, il est urgent d’imaginer une éthique du soin : une relation plus attentive, inclusive et généreuse avec la nature et l’autre qu’humain. C’est dans ce contexte que les formes sensibles ont un rôle politique à jouer. Inspirée par les travaux de Val Plumwood, et prenant le cas du cinéma comme exemple, j’aimerais suggérer que les images filmiques peuvent, potentiellement, nous aider à réanimer la nature. Il ne s’agit pas de défendre que le cinéma doit être mis au service des discours écologiques, mais de proposer qu’il a la capacité de restaurer l’émerveillement devant le monde dont nous avons plus que jamais besoin.