Rencontres autour du cinéma documentaire
Les films de cette rubrique comprenne les films "C’est quoi ce travail ?" et "Work Hard Play Hard"
22 avril | C’est quoi ce travail ? + Rencontre avec les réalisateurs | C’est quoi ce travail ? |
20h00 , Cinéma Nova ( Voir les accès et tarif )
![]() C’est quoi ce travail ?
Luc Joulé, Sébastien Jousse, France, 2015
Dans l’usine automobile PSA de Saint-Ouen, Luc Joulé et Sébastien Jousse font dialoguer deux manières de travailler très opposées. D’un côté, le musicien et compositeur Nicolas Frize arpente l’espace en chasseur de rythme. Attentif aux bruits, il capte les gestes et les paroles de ceux qui les produisent ou les subissent pour faire entendre leur voix. C’est la matière de sa création musicale. Le film en suit toute l’élaboration. En parallèle, Jousse et Joulé filment dans la durée les machines, les postes, les gestes des ouvriers qui se montrent dans leur activité mécanique. Mais chacun reste habité par lui-même, grâce à ses confidences en off, qui creuse la distance salutaire. De portrait en portrait, le film avance pour finir par cette création musicale que viennent jouer dans l’usine les travailleurs qui ont donné leurs sons, leurs temps, leurs voix à la construction de cette œuvre polyphonique qui leur rend hommage. Et le film vient lui aussi faire corps avec son sujet, réalisé à plusieurs, mêlé de tous ces labeurs, de toutes ces voix. Si créer et travailler à la chaîne continuent de s’opposer radicalement, la démarche de Frize comme celle du film, mettent le travail en commun et font converger le labeur vers la création. | ||
23 avril | Masterclass : écrire un film documentaire sur le travail | C’est quoi ce travail ? |
18h00 , Cinéma Nova ( Voir les accès et tarif )
![]() Jérôme le Maire : étude de cas "À se brûler les ailes" La masterclass est organisée en partenariat avec la SCAM Belgique. Elle fait partie de la programmation Regards sur le Travail 2016 | ||
Work hard, play hard | C’est quoi ce travail ? | |
21h00 , Cinéma Nova ( Voir les accès et tarif )
![]() Work hard, play hard
Carmen Losmann, Allemagne, 2011
Pour son premier long métrage, Carmen Losmann frappe juste et fort, en composant un film en plusieurs tableaux sur les évolutions du travail dans le domaine tertiaire et les services hautement qualifiés dans nos sociétés occidentales. La séquence inaugurale s’intéresse à l’architecture, à travers l’aménagement du siège d’une multinationale basée à Hambourg où les “atriums” se succèdent aux “open spaces” et où, à part les dirigeants, plus aucun travailleur ne dispose de son propre espace de travail ou de réunion. Le film continue son exploration dans le monde du télétravail, des horaires aménagés et autres nouvelles pratiques de management avec lesquelles les entreprises cherchent à obtenir le rendement maximal de leurs employés et à les faire entrer dans la matrice d’un monde de travail total. On assiste ainsi à quelques séquences hallucinantes d’entretiens d’embauche dans un bureau de chasseurs de têtes sous-traitant les ressources humaines pour de grandes entreprises, ou encore d’une société de “team building” faisant passer des épreuves de survie à des salariés lâchés, les yeux bandés, dans la forêt... Un portrait glaçant du monde du travail d’aujourd’hui. | ||
24 avril | Dans ma tête un rond point | C’est quoi ce travail ? |
21h00 , Cinéma Nova ( Voir les accès et tarif )
![]() Dans ma tête un rond point
Hassen Ferhani, Algérie, France, 2015
Réalisateur ancré dans son territoire, Hassen Ferhani filme Alger. Ici il s’installe dans un abattoir en pleine ville. Mais de la fonction d’un abattoir, Hassen Ferhani montre peu, à peine quelques bêtes écorchées aux détours d’un cadre, un taureau fougueux et résistant qui ne veut pas avancer ou un chat détrousseur d’intestins...Ce qu’il capte, longuement, dans des plans le plus souvent fixes ou portés par une tranquille lenteur, ce sont les espaces alentours, la cour, une rue, un terrain vague ou des locaux immenses, vides, suspendus à la fonction qui les attend. En laissant les bêtes hors champ, Ferhani s’éloigne délibérément de la mécanique du travail. Dans ces moments suspendus, il va recueillir la parole de quelques hommes, leurs liens, leurs rêves, leurs souffrances, loin des fonctions qu’ils occupent dans ces lieux. Dans ce huis-clos lent et tendre, qui s’offre des échappées presque oniriques, l’abattoir devient l’espace à partir duquel, au loin, se dessine un pays, la scène close que seul les liens d’amitiés et l’imaginaire ouvrent à l’ailleurs et aux possibles, l’espace que des hommes, coincés dans leur dure vie de labeur, franchissent en rêvant, désirant, partageant. |
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